Il est venu un jour à un test de recrutement d’atalaku chez Wenge Musica avec un T-Shirt à l’effigie du président américain Bill Clinton. Quand ce fut son tour de passer à l’épreuve, ne connaissant pas son nom, l’évaluateur l’appela par celui du personnage sur son T-Shirt. Il réussit le test avec brio et intégra le fameux Wenge Musica sous le nom qui ne le quittera plus jamais.

Bill Clinton restera dans les annales de la musique congolaise comme l’homme qui aura révolutionné l’art de l’atalaku. A l’origine, ce terme était une sorte d’onomatopée utilisée par les animateurs traditionnels que Zaïko Langa Langa avait eu la géniale inspiration d’incorporer dans son sein. Le succès fut tel que tous les orchestres se sentirent obligés de se chercher aussi des animateurs auxquels le public, en référence au cri originel de Zaïko, donna le nom commun de atalaku.

Personne ne demandait aux atalaku de chanter, et encore moins de chanter juste, mais au fil du temps, ils évoluèrent du rôle de simple animateur à celui de chanteur et parfois même de star. Bill Clinton fut de ceux qui l’élevèrent au statut de star à part entière. A l’éclatement de Wenge Musica, il suivit Werrason. Il fut l’une des attractions principales du groupe, où petit à petit on s’aperçut qu’il était en fait un vrai chanteur à la voix peu conventionnelle, à la manière de Jacob Devarieux avec les Kassav.

Après quelques années avec Werrason, Bill Clinton s’en va créer le groupe Les Marquis où il se signala par un génie authentique tant dans l’écriture de chansons que dans le chant. Le groupe se disloqua très vite, et Bill Clinton tient depuis seul la barque de son propre groupe qui est connu comme un des plus grands groupes de musique congolais.